Double Happiness

2017

Description du projet Double Happiness

Des habitants de Witten capturent une portion de rue (matérialisé par de la rubalise) pour générer un panorama.

Mai 2017, les habitants de Witten (une petite ville de la vallée de la Ruhr en Allemagne) sont invités à fabriquer un collage photographique représentant la « bahnhofstrasse », une rue désertée par les commerces suite à l’implantation récente d’une galerie marchande en centre-ville. En amont de l’événement, un groupe de médiateurs encourage la participation des habitants par un travail de porte à porte et d'affichage tout au long de la rue. Un dispositif de prise de vues mobile rudimentaire (un smartphone fixé sur une roue de vélo) permet de capturer la rue à la manière du service en ligne Google street view. Sur le passage, des habitants effectuent diverses actions (des commerçants déplacent leur activité à l’extérieur, une partie de la rue est changée en quartier chinois, des passants improvisent des scènes…) ou des transformations visuelles (collage d’élément graphique, changement d’enseigne, ajout de mobilier ou action chorégraphique). Une lente parade collective (6 heures pour parcourir 350 m) donne l’occasion à chacun de mettre à jour l’espace urbain et de faire apparaître dans l’image une vision alternative de la rue, ou de s’y placer lui-même. Les images capturées par le dispositif sont imprimées et assemblées pour former une réplique physique de la rue dans une sorte de tunnel piétonnier, un panorama dans lequel on peut circuler.

L’assemblage manuel du panorama se déroule en continu.

La fabrication du panorama devient un espace de prise de parole sur le devenir de la rue, le partage de l’espace urbain et la place de chacun dans la ville. Le dispositif de prise de vues prend le contre-pied de la Googlecar  qui traverse discrètement l’espace public pour fabriquer une image objective de la ville ( La « bahnhofstrasse » n’a pas encore été numérisée par les services en ligne tels que Google Maps. En Allemagne, les demandes fréquentes d’effacement de bâtiments ralentissent la numérisation de l’espace public.). L’outil de prise de vues est composé d’objets quotidiens. Le collage est réalisé manuellement à la sortie de l’imprimante sans rendu automatisé. Cette simplicité permet l’autonomie d’un collectif de circonstance.

Pour la photo, un commerçant propose de travailler directement dans la rue, à droite une vitrine vide.

Cette mise en images de la « bahnhofstrasse », au-delà du geste documentaire, tente d’ouvrir un espace de dialogues in situ. En concentrant l’attention d’un collectif de manière ouverte et ludique, il devient possible de formuler collectivement des hypothèses tout au long de la constitution du panorama. Le public ainsi équipé acquiert la capacité à se positionner en usant l’image comme un terrain de négociation.

The participants were Jana Eckey, Anitat Harder, Martha Koelmann, Kai Ruttmann, Clara Dvorak, Nathalie Dennstorff.
1000 thanks to Kahina Djahnine and Fanny Benguigui, as well as Marius Bush, Rosario Talevi, Suzanne Laborie, Markus Bader, Louise Nguyen (from raumlabor/USR). Katja Assmann, Daniel Klemm, Jule Körber and Carola Kemme (from Uban Künste Ruhr) ; Dirk Baecker, Sandra Schwarz and Jeniffer Schuster (from Witten University) and the DRK for their help in printing.
We would also like to thank all the passers-by, neighbours and the shop owners for their participation !