Reset Modernity! Shanghai Perspective

2017

Description du projet Reset Modernity! Shanghai Perspective

« Reset Modernity! » est une expérience de pensée proposée par Bruno Latour qui a pris la forme d’une exposition au ZKM à Karlsruhe. Dans l’espace de l’exposition, les œuvres, agencé dans un ordre spécifique pour faire avancer des arguments et faire l’expérience de grande question qui traverse la notion de modernités sont accompagné des documents qui sont comment autant d’indices et de signes.

Ce sont ces documents qui forment le point de départ de l’expérience de « Reset Modernity! Shanghai Perspective » qui propose pendant 3 jours un exercice diplomatique visant à partir de représentation visuelle à penser à deux perspectives la question de la modernité. Des chercheurs chinois et des participants qui se sont manifestés au musée sont invités en manipulant des documents à enrichir et relire la base de document existante.

Un dispositif scénographique et vidéo leur permet de faire passer en temps réel de la table des discussions au mur de l’exposition.

Une des vidéos d'introduction envoyée aux participants avant le workshop :

retrouvez l'ensemble des vidéos sur modesofexistence.org

Séquences filmées et diffusées en direct lors des présentations :

Cette entreprise de diplomatie philosophique se propose d’équiper l’assemblée d’un dispositif permettant le suivi, à la vitesse de la parole, de la formulation des arguments à partir de documents. L’étendue des sujets abordés (relations au territoire, à la science ou à la technologie) et l’hétérogénéité des disciplines représentées nécessitent des représentations visuelles afin de rendre présentes les entités absentes (forêt, frontière, zone à défendre, data center, modernité…). Habituellement une image, parfois accompagnée d’un texte, vient illustrer la parole, lui donner du poids et l’ancrer dans l’imaginaire de l’auditoire. Cependant, ces tunnels d’images qui ne peuvent être manipulés que par l’orateur doivent être préparés et encadrent le propos de façon souvent rigide. Dans l’espace, une bibliothèque rassemble des ressources (images, textes courts, livres, objets) sélectionnées en amont ou apportées par les participants. De petites tables et des tabourets permettent de recomposer l’espace pour former des espaces de travail de différentes tailles. Les échanges prennent pour point de départ les ressources prélevées dans la bibliothèque. Ces ressources sont présentes sur la table et tiennent lieu de terrain commun, elles représentent ce dont on parle. Par exemple, une gravure illustre le lien entre la nature et la société en Chine, une courbe démontre la croissance de la concentration de C02 dans les transports shanghaïens, une salade emballée dans un cube de plastique rend sensible le rapport coût énergétique et durée de vie… Pour suppléer les représentations manquantes s’ajoutent des notes, parfois en deux langues, des croquis rapides ou des reproductions de livres ou de documents trouvés en ligne. Ces documents, de tailles variées, invitent à la mise en relation et à leur composition visuelle. Cet espace commun rend tangible le travail en cours. Il permet d’intervenir sans prendre la parole (en déposant une note, ou en déplaçant un document), de pointer un détail au groupe ou de faire un résumé des discussions à un nouvel arrivant. Un ensemble de caméras mobiles permet la projection en direct des tables de travail. Ce changement d’orientation — de la table de travail au mur de l’exposition — conduit à faire converger les regards vers une composition de documents manipulée par les groupes.